Ecologie du Carcassonnais des Corbières et du Littoral Audois

Ecologie du Carcassonnais des Corbières et du Littoral Audois

Panneaux photovoltaïques

Ce lundi 18 décembre s’est ouverte l’enquête publique sur le Plan départemental des déchets. Si ECCLA a été largement associée avec beaucoup d’autres à la concertation pour élaborer ce Plan, il faut bien dire que sommes très loin d’avoir été écoutés.

 

  • Une enquête pendant les Fêtes :

 

Tous les Audois sont concernés par la gestion de leurs déchets, aussi nous paraît-il particulièrement inopportun de venir leur demander leur avis pendant la période de Fêtes où ils ont souvent l’esprit ailleurs. En outre, les registres d’enquête ne sont ouverts que dans 5 grandes villes (Carcassonne, Castelnaudary, Lézignan, Limoux et Narbonne) alors qu’elle concerne les 438 communes du département. Est-ce cela la transparence tant affirmée par le Conseil Général, maître d’ouvrage du projet ?

Aussi, ECCLA a-t-elle demandé d’emblée au Président de la Commission d’enquête la prorogation de l’enquête publique ainsi que l’organisation de réunions publiques, comme le prévoit la loi.

 

  • Le choix du tri-compostage-enfouissement :

 

ECCLA est d’accord avec ce choix qui est largement préférable à l’incinération laquelle, avec ses risques sanitaires, présente pour nous surtout l’inconvénient d’être un avaloir à déchets empêchant a priori tous les efforts de prévention et de réduction des déchets. En effet, un incinérateur doit être alimenté à 100% pour être rentable, alors que la surface limitée d’un centre d’enfouissement incite à la prévention pour prolonger sa durée de vie.

Mais, pour être socialement acceptable, l’enfouissement ne doit concerner que des déchets vraiment ultimes, c’est à dire non susceptibles d’être valorisés autrement et ne contenant ni fermentescibles (producteurs de CO2 et de méthane, gaz à effet de serre), ni toxiques risquant de polluer les sols.

Et le projet de Plan ne prévoit malheureusement pas les mesures indispensables pour s’en assurer.

 

  • La valorisation des bio-déchets :

 

 

C’est un des points faibles du Plan. Il prévoit " d’expérimenter l’encouragement au compostage individuel " dans quelques communautés de communes, alors que cela se fait déjà depuis des années dans plusieurs communautés. Pour nous, il s’agit de faciliter l’accès à des composteurs individuels pour tous les Audois concernés et de l’accompagner par un système de " maîtres composteurs ", ainsi que cela se pratique en particulier en Belgique mais aussi dans diverses collectivités en France. En ce qui concerne l’habitat collectif, il faut absolument mettre en place la collecte séparée des déchets organiques (restes de cuisine, etc) et l’installation de plusieurs plates formes de compostage de proximité de taille moyenne.

Trois stations de compostage de boues d’épuration fonctionnent désormais à Carcassonne, Castelnaudary et Narbonne. C’est une bonne chose, mais il faut qu’elles accueillent aussi les boues des autres stations d’épuration de leur zone (et cela quelque soit le délégataire exploitant ces stations…).

 

  • La prévention des déchets :

 

 

Le déchet le plus facile et le moins cher à traiter est évidemment celui que l’on ne produit pas. Le Plan manque vraiment d’ambition sur ce point essentiel : stabilisation de la production en … 2017, on croit rêver !

Il propose quelques mesurettes, comme le Stop-pub ou la réduction progressive des sacs de caisse, mais aucune politique de fond.

En particulier, un outil indispensable pour la prévention est d’agir sur la responsabilisation des consommateurs. Pour cela, il faut que chacun puisse percevoir le résultat de ses efforts, et donc que chacun paye le service des déchets en fonction de la quantité qu’il produit effectivement. Les moyens modernes tels que pesée embarquée, etc, le permettent techniquement.

Le Conseil Général argue que ce mode de financement de gestion des déchets est difficile à mettre en place et qu’il y a eu des échecs dans ce domaine. Mais il y a également des succès notables et qui ont toujours abouti à une réduction significative du tonnage de déchets à traiter. Il s’agit donc bien d’un manque de volonté politique.

Par ailleurs, la containeurisation des déchets mise en place par diverses collectivités va complètement à l’inverse de la responsabilisation indispensable des citoyens. Pour nous la containeurisation est vraiment dudéveloppement non durable.

 

  • Déchetteries et déchets toxiques :

 

 

Un réseau assez dense de déchetteries a été mis en place ces dernières années, mais le Plan reconnaît que 75% des déchets que les Audois font l’effort d’apporter aboutissent finalement en décharges. Il s’agit donc de mettre le paquet sur la gestion des déchetteries : meilleure formation des agents de déchetteries, développement des ressourceries-recycleries, politiques de réparation, etc. Sans oublier, le problème aigu des déchets toxiques qui risquent de polluer toutes les filières aval de traitement. : là aussi formation des agents, mise en place de filières spécifiques et collectage mobile des déchets toxiques.

 

  • En conclusions :

 

 

Allez consulter les dossiers d’enquête, faites-vous votre opinion personnelle et prenez un peu de votre temps pour aller exprimer vos observations dans les registres.

Pour l’instant, attention, la fin de l’enquête est toujours prévue pour le jeudi 18 janvier 2007.

 

Narbonne, jeudi 21 décembre 2006

magnifiercross