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Une zone " accidentogène " à Port La Nouvelle - Le 15 Février 2005 - ECCLA

Ecologie du Carcassonnais des Corbières et du Littoral Audois

Ecologie du Carcassonnais des Corbières et du Littoral Audois

Une zone " accidentogène " à Port La Nouvelle - Le 15 Février 2005

En matière de sécurité routière, on parle souvent de points noirs ou de portions de routes " accidentogènes ". Ce n’est sans doute pas le mot le plus élégant de la langue française, mais cela dit bien ce que ça veut dire : il s’y produit beaucoup d’accidents.

Et c’est bien ainsi qu’on peut qualifier la zone du Canalet à Port La Nouvelle, ou si l’on préfère les " usines à poisons ". Nous avons consulté les archives d’ECCLA, ainsi que les statistiques du BARPI (Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industriels), organisme dépendant du Ministère de l’Ecologie.

Et le résultat n’est pas triste :

    1. 4 octobre 1986 : pollution du Canalet et mortalité de poissons ;
    2. 25 août 1987 : repollution du Canalet, mortalité de poissons et de crabes ;
    3. 4 février 1988 : incendie de soufre ;
    4. 12 juin 1988 : pollution du Canalet, le laboratoire de l’école vétérinaire de Lyon trouve 0,29 ppm de lindane dans les branchies des poissons morts ;
    5. 21 janvier 1989 : pollution du Canalet, mortalité de poissons ;
    6. 24 septembre 1990 : incendie à l’usine à soufre de Marty-Parazols ;
    7. 20 décembre 1990 : important incendie à la même usine ;
    8. 12 août 1991 : spectaculaire incendie à la même usine ;
    9. 23 janvier 1992 : chutes de neige et inondations, effondrement des toits de 3 hangars de produits phytosanitaires à l’usine Calliope-Marty-Parazols, arrêt de l’activité, etc ;
    10. 24 juin 1993 : important incendie à l’usine à soufre de Calliope, un ouvrier brûlé au deuxième degré ;
    11. 6 juin 1995 : explosion dans l’atelier de broyage de soufre de Melpomen, importants dégâts ;
    12. 1er février 1996  (BARPI n°8020) : incendie et explosion à l’atelier Melpomen de conditionnement d’un produit phyto à base de soufre et méthyl parathion, le toit est soufflé, 2 pompiers sont blessés ;
    13. 12 novembre 1999 (BARPI n°17026) : des inondations endommagent l’usine de phytos et un stock de soufre ;
    14. 22 juin 2000 : spectaculaire incendie de palettes et emballages plastiques ;
    15. 1er février 2001 (BARPI n°19919) : incendie de l’entrepôt contenant 83 tonnes de produits phytos, dégâts estimés à 43000 euros plus 185 000 Euros pour l’élimination des déchets ;
    16. 5 juin 2003 (BARPI n°24894) : explosion d’un silo de soufre à l’atelier Melpomen qui était " dans un état de corrosion général " ;
    17. 10 décembre 2004 : importantes fuites d’un réservoir de chlorpyriphos-éthyl à l’usine Soft ; pollution du ruisseau des Cassouls, du Canalet et de l’étang de Bages ; interdiction de la pêche amateure et professionnelle.

Oui, vous avez bien lu, ce sont 17 accidents recensés en 19 ans, sans compter ceux qui ont pu échapper aux media ou à l’inspection des installations classées. A ce niveau, on ne peut plus parler de fatalité, mais il y a une mauvaise gestion évidente dans cet ensemble d’usines phytosanitaires qui empoisonnent Port La Nouvelle, ses habitants et son environnement depuis des années.

Alors que, côté finances, les diverses sociétés - dont il est difficile de découvrir les relations - se portent plutôt bien : Calliope affiche un résultat net après impôt de 5,8 millions d’Euros en 2002 ; Melpomen, de 100 000 Euros en 2003 ; Soft, un excédent brut d’exploitation de 364 000 Euros en 2003 ; et la multinationale japonaise Arysta, qui chapeaute Calliope, a 1600 salariés dans 60 pays avec un bénéfice 2003 de 870 millions de dollars.

En conclusion, il faut se demander que faire de ce site pollué. ECCLA ne voit que 2 solutions :

  1. ou bien, l’administration impose l’arrêt de toute activité, avec bien sûr une dépollution totale et contrôlée aux frais des industriels ;
  2. ou bien , elle impose la remise aux normes générale de tous les ateliers, avec contrôle rigoureux du respect des prescriptions des arrêtés d’autorisation.

Mais on ne peut en aucun cas rester dans la situation actuelle avec ses accidents à répétitions.

La balle est dans le camp de la DRIRE et de Monsieur le Préfet.

Contact : 04 68 41 75 78 Narbonne, le 15 février 2005

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