Ecologie du Carcassonnais des Corbières et du Littoral Audois

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Panneaux photovoltaïques

 Participation d’ECCLA à cette enquête publique concernant le Plan de Prévention des Risques Inondations sur le bassin de Lézignan

 

Remarques générales

1/ Nous sommes favorables à cette révision car les PPRI des années 2000 ont en général été faits dans l'urgence (et c'est parfaitement explicable et compréhensible) en ne prenant pas toujours en compte la totalité des enjeux. C'est en particulier le cas du PPRI de l'Orbieu qui concernait 37 communes. On comprend bien que ce sont les phénomènes les plus importants qui ont été pris en compte.

Dans le cas de Lézignan Corbières, la révision s'impose d'autant plus que la commune urbanise massivement et donc imperméabilise de plus en plus. D'ailleurs les CR  de concertation entre l'Etat et la commune montrent des choses étonnantes : celle-ci ne souhaitait qu'un ajustement de l'ancien PPRI sur la seule Zone de Gaujac en ne prenant pas en compte la totalité des ruisseaux concernés sur la commune, ce qui du point de vue de la sécurité face aux inondations est absurde.

2/ Une remarque complémentaire : la commune élabore son PLU actuellement. Il y a sur le site de la commune un document de travail de juin 2015. Il y a même eu une réunion publique en mairie le 17 juin 2016. Nous avons été voir ce PLU. Il ne fait référence qu'au PPRI existant alors que la révision du PPRI en cours sera achevée bien avant la fin de l'adoption du PLU vu qu'il n'est pas encore en enquête publique. Et, de plus,  il y a une nette différence entre les deux PPRI dans la zone urbanisée en particulier.

3/ De façon générale, la loi ALUR qui demande de densifier la ville pour économiser les espaces agricoles, naturels et forestiers entre en contradiction avec ce PPRI puisque qu'une part non négligeable de l'espace déjà urbanisé est en zone inondable et qu'il faudrait au contraire éviter de renforcer l'imperméabilisation, par exemple en transformant certaines dents creuses ou espaces non construits en espaces verts.

4/ Egalement de façon générale, à chaque PPRI, où qu'il soit, on constate deux types d'oppositions : celle des élus et celles des propriétaires. Pour les premiers, le développement économique serait bridé si on ne pouvait pas construire en zone inondable ; pour les seconds, un PPRI implique de faire savoir à un acheteur potentiel que le terrain est inondable, ce qui lui fait perdre un peu de sa valeur. Dans ce cas particulier, l'opposition des élus est effectivement présente : les 3 avis défavorables, qui sont d'ailleurs strictement analogues (qui a copié sur l'autre???), proviennent de la municipalité, de la communauté de communes et du Syndicat mixte d'aménagement des Jourres et du Lirou.

En revanche aucune manifestation d'opposition des habitants, ce qui est plutôt un bon signe. Il est vrai qu'il ne s'agit que d'une révision. Les protestations des élus sur la brièveté de la concertation est vraiment surprenante car il est à noter que celle-ci a commencé en 2010, soit 6 ans de concertations avec la commune !

5/ Notre association a été très étonnée de l'absence de toute référence à l'Orbieu. Il est vrai que c'est moins  pour la partie Orbieu que pour la Jourre et l'ensemble de ses affluents que la révision a lieu. Cependant, ceci montre aussi que d'autres secteurs de l'Orbieu seraient à mettre en révision, en particulier la commune de Luc sur Orbieu, pour laquelle comme à Lézignan, d'autres ruisseaux n'ont pas été pris en compte (le Tourrenc).

Remarques plus ponctuelles et questions :

Des questions qui s'adressent plutôt à la commune :

  • combien d'indicateurs de hauteur de crues sont réalisés sur l'ensemble de la commune ?
  • Nous avons bien trouvé le DICRIM en ligne mais pas le PCS.

 

Une remarque sur la reconstruction des bâtiments sinistrés : ce cas est assez incompréhensible entre la définition du glossaire, le règlement Ri1 et les informations complémentaires. Il nous semble avoir compris que si un bâtiment est vraiment sinistré (gros œuvre atteint) par un incendie en zone d'aléa fort, le propriétaire peut reconstruire, mais si c'est à cause d'une inondation, il ne peut pas.

Si nous avons bien compris, ceci nous paraît illogique dans l'idée de réduire les risques, inutile en effet de reconstruire dans des zones d’aléas forts quelle que soit la raison de la destruction.

Dans le même ordre d'idée, nous sommes opposés à la possibilité de combler les « dents creuses » dans les zones d'aléas forts en zone urbanisée ; ceci risque d'aggraver les phénomènes en diminuant encore l'espace disponible pour les écoulements lors des inondations.

Notre association qui soutient la transition écologique et énergétique est favorable aux installations photovoltaïques avec une forte priorité pour les installations en toitures. Cependant, certaines zones absolument inconstructibles se prêtent bien à des installations photovoltaïques au sol. A ne pas négliger donc.

C'est le cas des zones inondables à condition de prendre les précautions nécessaires pour que les panneaux soient au dessus des lignes des plus hautes eaux et solidement amarrés.

Nous sommes donc d'accord avec cette possibilité qui est ouverte dans la zone Ri3.

En conclusion :

ECCLA émet un avis favorable à ce PPRI et souhaite que d'autres PPRI existants soient revus comme celui par exemple de Luc sur Orbieu pour y intégrer les ruisseaux oubliés comme le Tourrenc …

Narbonne, le 21/07/16

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